Article de body painting tiré d’un magazine
LE BODY PAINTING
Un pieds de nez à la maladie
Cancer sur sein, maladie de peau... autant de situations délicates où un pinceau
et des couleurs permettent de transformer le corps en œuvre d’art.
La pratique est multimillénaire. Se peindre le corps et l’une des premières formes d’expression plastique par l’humanité. Dans nos sociétés contemporaines, certains y ont recours dans le cadre d’une maladie ou pour exorciser un complexe physique.
En effet lorsque l'épreuve a laisse ses stigmates, le body painting peut être un fabuleux outil de reconstruction. « Ajouter un ornement sur soi apporte une valeur esthétique. On se rend alors plus acceptable », explique Philippe Liotard, sociologue spécialiste du corps et chercheur à l’université Claude-Bernard-Lyon-1.
Ce savoir faire, issu des sociétés tribales, transforme la peau en parure éphémère et permet aussi d'exprimer des émotions.
Ainsi, Jody Steel, une jeune artiste américaine spécialisée dans le body painting, a coupé d’un trait noir le visage d’une personne qui souffrait de bipolarité. À l’inverse du tatouage, qui s’inscrit dans la durée, la peinture s’efface vite. Et pourtant, la démarche aurait un effet durable.
«Elle traduit la capacité à se transformer positivement et à changer le regard que l’on porte sur soi », explique le spécialiste. En réalité, les résultats sont pluriels. Ne pas être dans la plainte c’est déjà très réparateur. Le dessin est un moyen de supporter la maladie et d’en personnaliser le combat. Du pire naît une production artistique. Et si le body painting était une opportunité nouvelle pour les malades de mal-être en scène leur histoire et de la partager sur les réseaux sociaux ?
Par Caroline Dreyfus-Rose
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